dents

wl007 - v/a: "Dent de Lyon"

[walnut + locust] présente sa première production virtuelle, une
compilation mp3 100% lyonnaise téléchargeable gratuitement.

17 groupes pour près de 80 minutes de musique à travers 18 titres
inédits et exclusifs avec:

01 - PicorE "Flexible" (4:54)
02 - DeNTs "E.A.S" (7:46)
03 - Strigoï "Kyuketsuki Live Au Polyèdre (02.07.2005)" (4:59)
04 - Blackula "What Lurks Under Saint Catherine Street" (3:30)
05 - We Are Gentlemen "Dernières Minutes..." (3:11)
06 - Tada "Merzbow Is Dead" (3:07)
07 - Ferry.Estreich "Sans Titre #6" (6:02)
08 - Imagho "Serendipity" (4:04)
09 - Frz "2 version2" (4:56)
10 - N-Com.User "Cluster Headache" (3:20)
11 - TAT "Thalidomide" (3:24)
12 - Secret Name "Kim" (2:48)
13 - CeasE "Tatoo Your Mind" (3:56)
14 - Wired Brain "DDL" (4:08)
15 - Brain Leisure "Hope" (3:09)
16 - Omnicore "Dying In Berlin (Dark Club Edit by Brain Leisure)" (5:33)
17 - We Are Gentlemen "...Avant d'Eteindre." (1:48)
18 - .cut featuring Gibet "Your Naked Dead Body..." (7:00)

Disponible ici: http://dentdelyon.free.fr


Groupe : V/A
Titre : "Dent de Lyon"
Année : 2006
Format : Album
Label : [walnut+locust]
Note générale : ***** (5/5)

Chronique par Stan
Univers : Divers, inclassable > Divers styles

Sortie le 3 janvier 2006, à l'heure où nos pauvres cerveaux
émergeaient de la torpeur cotonneuse des fêtes de fin d'année, la
compilation « Dent de Lyon » venait brutalement nous rappeler que la
scène underground française, elle, était vivante. En 18 titres, le
label [walnut + locust] réuni la crème de la crème de la scène
Lyonnaise dans une tracklist éclectique allant de l'electro dark, en
passant par du rock-jazz-noisy, oscillant et divergeant vers l'ambiant
ou l'electronica bruitiste.
Premier artiste présent, PicorE nous offre un trip-hop barré
magistral, probablement l'un des meilleurs morceaux du style à l'heure
actuelle (rien que ça !). DenTs, sur le morceau suivant, fait jouer un
jazz-band sous acide tandis qu'un psychopathe zombifié hurle une messe
effrayante. Dans un domaine plus trash, Strigoï nous cloue au siège
avec un titre ultra dark, mélange entre une mélodie à la Plaid et la
brutalité malsaine d'un groupe de trash !
La basse vrombissante de Blackula joyeusement mêlée à des samples de
films de séries Z nous amène au titre suivant celui de We Are
Gentleman dans un bel exercice d'ambiant noisy malsaine (j'appele ça
l'illbient, mais bon, on s'en fout !). Tada, avec « merzbow is dead »,
a décidé de nous exploser les tympans avec un titre electronica ultra
noisy, et finalement on apprécie… Dans un registre moins expérimental,
Ferry.Estreich, avec son electronica barrée et hypnotique, termine le
travail de sape commencé par Tada au cas où nos tympans auraient
résisté !
Imagho nous apaise avec « Serendipity », quoi que, l'apaisement à une
forme étrange sur ce titre complètement abstrait où se mêlent sample
d'orchestre symphonique, guitare saturée, bruitages indus… finalement
on ressort de ce titre un peu effrayé mais heureux !
Frz signe quant à lui un titre electronica, mélodique entre Lali Puna
pour le coté mélodie, M83 et Plaid. Un merveilleuse petite mélopée
electronica.
Plus classique dans sa construction le titre de N-Com user est un mix
entre post-rock et new wave. TAT quant à lui, joue dans un registre
plus folk (devrais-je dire dark folk), l'un des meilleurs morceaux de
la compil'. On peut dire de même pour Secret Name qui signe un titre
où plane l'ombre de DI6.
Le titre de Cease (Brainleisure), Tatoo Your Mind, superbement
produit,est un véritable Tube en puissance. Wired brain signe un titre
dark classique martelé par une batterie ENOOORMEEE ! Brainleisure,
encore eux, nous offre « Hope » un track electro-dark limite martial.
Pas le meilleur de Brainleisure mais tout de même un bon morceau. Dans
la veine electro dark (EBM ?... pas si sur…), Omnicore, que l'on ne
présente plus, se la joue beaucoup plus « dance floor » dans son titre
« Dying in berlin ». Reviennent alors les We Are gentlemen pour un
interlude ultra minimal qui sert magnifiquement d'introduction au
morceau de .cut featuring Gibet probablement le plus beau morceau de
la compilation. Un post rock sourd, mélodique, hypnotique,
mélancolique et finalement fantastique, un morceau qui ferait
frissonner n'importe quel être hulmain doté d'oreille !

Au final une excellente compilation et cerise sur le gâteau
complètement gratuite !
http://dentdelyon.free.fr/

Ma note : *****

Source: www.lagouttiere.com - Janvier 2006



chronique de Dent De Lyon sur "Marock Magazine".

V/A - Dent de Lyon (Walnut+Locust 2006)

« Découvrir la scène underground Lyonnaise, pourquoi pas ? », me disais-je
avec un enthousiasme plutôt modéré en téléchargeant, la énième
web-compilation de la semaine… Mais Dent de Lyon, mise en ligne en février
2006, est bien loin des exercices d'empilement hétéroclites trop fréquents
dans ce genre d'initiatives, dans la mesure où on y découvre réellement une
« scène » lyonnaise, avec ses particularités, ses dénominateurs communs, et
ses outsiders. Cinq grandes familles sonores se détachent…

Premier morceau, première révélation, PicorE et son « Fleible », sorte de
free-jazz rituel et psychédélique où saxos hypnotiques, rythmiques de
machines, arpèges presque orientalisantes et déclamations halluninées nous
plongent dans une folie multicolore. Recette voisine pour Dents qui nous
propose avec « E.A.S » un enregistrement raw au possible, longue
improvisation post-rock bruitiste et impénétrable. Deux groupes au son
réellement inattendu, à retenir.

Suit Strigoï, dont le « Kyuketsuki » d'inspiration ésotérique est desservi
par des sonorités cheap et une voix peu convaincante que les conditions live
n'excusent qu'en partie. On adressera les mêmes reproches au morceau de TAT,
qui séduit toutefois par ses mandolines et ses percussions surdes.

Blackula déploie sur « What lurks under St Catherine Street » une série de
riffs hard rock sympathiques, servant de fond à une succession de samples de
films Z, ce mélange inattendu et le côté « freaky » de l'ensemble créant une
atmosphère décalée au possible. Impression un peu similaire avec le titre de
N-Com User (« Cluster Headache »), où les guitares rampantes se succèdent et
se chevauchent dans le lointain, soutenues par une batterie enthousiaste, et
se muent parfois en râles presque humains. Une musique « à guitares » qui
devient plus classique avec le joli mais sans plus « Kim » de Secret Name.

Guitares encore avec CeasE, qui ouvre pour l'équipe indus avec un beau «
Tatoo your mind » dont le refrain résonne parfois comme celui d'un « Living
Dead Girl » bien connu, mais n'en déploie pas moins son propre univers à la
fois affligé et percutant. Wired Brain prend davantage son temps pour jouer
en entrée avec des sonorités plus expérimentales (grincements de portes,
cliquetis, …), mais cela n'en rend pas moins l'entrée des guitares
irrévocable et « DDL » finit lui aussi par tout emporter tout sur son
passage avec sa recette instrumentale. Plus purement synthétique, Brain
Leisure n'en est pas moins séduisant, et offre sur les belles nappes de «
Hope » quelques breaks bien sentis avant de remixer le « Dying in Berlin »
d'Omnicore, projet qui aurait sans cela réellement manqué à ce panorama de
la scène Lyonnaise ; cet essai conserve l'essence folk et ambiante du
morceau tout en le taillant pour les dancefloors à coups de leads discrets
et de rythmique adaptée.

La frange la plus expérimentale de la compilation comprend deux courts
morceaux de We are Gentlemen, beaux drones scintillants traversés de
présences plus organiques, de murmures étouffés et de vrombissements
inquiétants. A la fois minimaliste et franchement abrasif, Tada précède le
bruitisme plus classique de Ferry Estreich qui traîne peut-être un peu trop
en longueur pour rester passionnant, et celui plus electronica mais encore
assez quelconque de Frz, assemblage de glitches et scratches divers sur fond
de nappe sourde. Dans le registre, c'est Imagho qui réussit le mieux à se
faire remarquer, avec « Serendipity », une longue atmosphérique tissée de
drones, de nappes miroitantes, de bruits domestiques et de guitares
acoustiques ou électriques franchement malmenées, donnant l'impression d'un
morceau pop qui refuserait de démarrer ; très évocateur ! Véritable
expérience enfin pour clore ce voyage, « Your Naked Dead Body » de .cut
featuring Gibet assortit samples de voix d'hypnotiseur, arpèges aériennes,
et bruit blanc parcimonieux, dans une belle montée en intensité.

Bref, malgré une ou deux réelles fautes de goût, Dent de Lyon regroupe
plusieurs projets vraiment exceptionnels, et autour d'eux une scène
Lyonnaise qui semble plutôt passionnante. A télécharger sans hésiter.

http://dentdelyon.free.fr/

(JM - Marock Magazine - Mars 2006)

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